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Le régime des autoentrepreneurs, une excellente roue de secours pour l’emploi

Si le nombre des autoentrepreneurs actifs s’essouffle au fil du temps, le profil de ceux qui restent en activité confirme la capacité de ce régime à soutenir l’insertion économique

L’Insee a publié jeudi une étude sur le suivi du nombre d’autoentrepreneurs trois ans après leur immatriculation. Ce régime a été mis en place en 2009 et réformé fin 2014 (les autoentrepreneurs sont désormais des « micro-entrepreneurs ») avec la rematérialisation de la démarche d’inscription et l’introduction d’un stage obligatoire payant qui a entraîné une baisse des inscriptions en 2015 (-21 %). On compte 1,2 million d’autoentrepreneurs, dont 700 000 actifs.

Le régimede l’autoentrepreneur est l’une des innovations les plus marquantes de ces dernières années sur le marché du travail et les statistiques sur le sujet sont souvent très commentées. L’Insee vient de publier un bilan sur la pérennité au bout de trois ans des quelque 200 000 autoentreprises qui se sont lancées au premier trimestre 2010, soit quelques mois après la création du nouveau statut. Un bilan qui pourrait paraître mitigé : près de quatre autoentrepreneurs sur dix n’ont jamais été actifs. Autrement dit, ils se sont contentés de se créer un statut sans en tirer le moindre revenu. C’est même le cas d’une nette majorité d’autoentrepreneurs dans les secteurs du commerce et de la construction qui ont représenté en 2010 plus du tiers des inscriptions.

Sur les quelque 120 000 autoentrepreneurs restant, une minorité (42 %) ont effectivement démarré leur activité dès leur inscription. Et au bout de trois années, soit en 2013, il ne restait plus que 30 % des autoentrepreneurs encore « actifs » alors que la pérennité à trois ans des créateurs individuels classiques de la même génération est de 62 %, souligne l’Insee. Des chiffres dont on pourrait conclure que ce statut est loin de constituer un gage de réussite professionnelle.

Une réponse aux problématiques d’emploi. Et pourtant, si l’on y regarde de plus près, l'étude confirme au contraire l’apport positif de l’auto-entrepreneuriat sur au moins plusieurs points. D'abord, contrairement aux créateurs d’entreprises individuelles « classiques », l’investissement initial pour démarrer une autoentreprise « reste modeste » et « même nul pour près de la moitié des autoentrepreneurs ». En outre « si le niveau de diplôme et le capital investi sont des déterminants au démarrage », ils « jouent peu sur la pérennité » contrairement à ce que l’on constate chez les créateurs individuels classiques. Comme le souligne Grégoire Leclercq, président de la Fédération des autoentrepreneurs (88 000 adhérents), le régime est donc un « accélérateur d’intégration économique ».

Par ailleurs, les chances de pérennité à trois ans d’un autoentrepreneur augmentent avec l’âge : « Toutes choses égales par ailleurs, une fois l’activité démarrée, un autoentrepreneur de 50 ans ou plus a ainsi deux fois plus de chances d’être pérenne à trois ans qu’un autoentrepreneur de moins de 30 ans », souligne l’Insee. Un chiffre logique – les plus expérimentés qui se lancent ont plus de chance de faire perdurer leur activité – mais encourageant pour des seniors dont les chances de retrouver un emploi salarié sont plus aussi minces que les autres.

Source: 
L'Opinion

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