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Faut-il avoir peur de l’auto-entrepreneur ?

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Il y a quelque temps, un journaliste me disait: "Mais ça fait peur quand même, tous ces gens qui se mettent en auto-entrepreneur..." Ce à quoi je lui répondais : "Mais en quoi doit on avoir peur que les français créent une activité ?"

Face au succès du régime de l’auto-entreprise mis en place par Hervé Novelli, des voix s’élèvent, nombreuses, pour le vider de sa substance, comme s’il fallait à tous prix trouver un vice caché à cette réforme qui séduit.

 
Le rejet par le Sénat d’un amendement  visant à limiter à 3 ans la durée pendant laquelle on peut être auto-entrepreneur a montré que les dangers sont présents, très présents. La mobilisation de tous et la défense ferme du secrétaire d’Etat a permis de gagner ce premier combat. Cet amendement est définitivement écarté, mais d’autres propositions, cherchant à modifier dans la forme ce que l’on refuse dans le fond, pourraient bien être amenées devant les frontons des parlements.
 
Ce régime simple a un atout majeur : sa quasi complète adaptabilité, son universalité. Qui que vous soyez, salarié, retraité, fonctionnaire ou demandeur d’emploi, vous êtes éligibles à un régime fiscal et social pensé ainsi. Exercer librement une deuxième profession en travailleur indépendant pour augmenter vos revenus est possible, tout comme tester votre idée d’entreprise pendant quelques mois, vous relancer sur le marché alors que vous êtes demandeur d’emploi, garder un pied dans l’activité professionnelle alors que vous venez de souffler les bougies de la retraite…
 
De quoi avoir peur ? De l’auto-entrepreneur… Mais l’auto-entrepreneur n’existe pas ! Ce n’est ni un homme de 40 ans, titulaire d’un bac+2, ni une femme de 44 ans, spécialisée dans le service à la personne. Il est tout ceci à la fois, et bien plus encore. Il est représentatif d’une richesse qu’on avait peu imaginée : à la fois plein d’idées, d’énergie, de talents et de savoir-faire. Il est surtout soit porteur d’un projet d’ampleur soit simple créateur d’activité, et c’est en quoi il est important de bien cibler ses besoins.
 
Doit-on refermer les portes entre-ouvertes de la simplification, au risque de freiner dans leur élan ces 400.000 créateurs de richesse ? Doit-on brandir des menaces anxiogènes, et charger de tous les maux une réforme plébiscitée ? Doit-on jeter le bébé avec l’eau du bain,  sous prétexte qu’il ait permis à 3 travailleurs sans papiers de s’installer dans un restaurant, comme si les employeurs avaient attendu ce jour pour détourner la loi et exploiter les situations ? Doit-on raisonnablement parler de concurrence déloyale vis-à-vis du bâtiment ou de l’artisanat,  sous prétexte qu’il dérange des métiers protégés par des règlementations qui leur assurent des taux de marge faramineux au détriment du consommateur ? Doit-on aussi l’accuser d’être à l’origine de la crise ?
 
Soyons sérieux !
 
Finalement, doit-on avoir peur de réformer ? La réussite incontestable de l’auto-entrepreneur met surtout en exergue le mal français, longuement dénoncé par les entrepreneurs : réglementation du travail trop rigide, cotisations sociales et fiscales trop pesantes, contraintes bureaucratiques et administratives inextricables, fiscalité pénalisante, …
 
Mon avis est que, face à notre société qui bouge, "il vaut mieux penser le changement, que changer le pansement" (Francis Blanche) !
 
Grégoire Leclercq

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