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Interview d’Hervé Novelli : des propositions éclairées et éclairantes

Sommaire

Ancien secrétaire d’État, père du régime de l’autoentreprise né en 2009, Hervé Novelli était l’invité le mercredi 7 décembre 2022 du Grand entretien de Smart Job

Au-delà de quelques incursions instructives dans le passé de l’autoentreprise, Hervé Novelli partage ses propositions éclairées pour répondre aux défis économiques et sociaux : affranchir l'autoentreprise de ses limites actuelles et offrir une alternative au problème d'emploi des séniors et des jeunes.

Retour vers un passé pas si lointain

Le temps où créer une entreprise relevait du parcours du combattant, où les entrepreneurs classiques accusaient les autoentrepreneurs de concurrence déloyale, où la société opposait les salariés (forcément exploités !) et les patrons (forcément profiteurs !), où le salariat était synonyme de sécurité alors que l’artisanat représentait la précarité (au plan de la protection sociale et de la retraite) est révolu (ou presque…)... grâce au régime de l’autoentreprise. 

Le nombre d’indépendants multiplié par 2

Un régime dont Hervé Novelli rappelle qu’il a été conçu dans un but de simplification, pour permettre à tous de créer facilement son entreprise et offrir aussi la possibilité de développer un complément de revenus.

 Il y avait alors 7 % d’indépendants dans la société française, il y en a aujourd’hui 14% : le régime de la micro a fait doubler leur nombre !

Une exceptionnelle capacité d'adaptation 

Avec plus de 2 millions d’autoentrepreneurs en France, ce régime est bien plus qu’un phénomène de mode. Pour l'ancien ministre, il possède les ressources idéales pour s’adapter à l'économie actuelle, à la révolution technologique du numérique. Il a la capacité de faire évoluer le marché du travail, en particulier pour améliorer l’emploi des jeunes et des séniors.

Malgré d’indéniables abus relayés par la presse, Hervé Novelli considère ainsi de façon positive l’adaptabilité du système des plateformes, qui facilitent la rencontre entre les besoins et les offres de services.

L’autoentreprise : une réponse à l’évolution de la société

Le salariat est le modèle de travail prédominant (et le restera probablement), mais la jeune génération aspire tout particulièrement à être dans un rapport de prestation plutôt que de salariat basé sur un contrat de travail jugé rigide. Les jeunes diplômés fuient les contrats de travail qui impliquent une subordination : un phénomène structurel qui, selon l’homme politique, va se développer. Même les salariés s’affranchissent peu à peu de la position de subordination classique, avec le télétravail, la flexibilité des horaires. *

Les règles du monde du travail issues du XXe siècle doivent évoluer pour s’adapter au XXIe siècle : de nouvelles normes doivent être intégrées à la loi, au Code du travail.

Le constat

Un tiers seulement des séniors entre 60 et 64 ans est en activité en France, contre la moitié dans l’Union européenne. Les entreprises ont encore tendance à se séparer d’eux, les jugeant trop chers et moins performants. Cette situation concerne, d’après Mr Novelli, les personnes à partir de 47 ans et jusqu’à 65 ans.

Créer une alternative

Avec l’allongement du temps de travail lié à la réforme des retraites, quelle place pour ces séniors pourtant très expérimentés ? L’ancien secrétaire d’État, qui souligne au passage le désir des séniors d’être actifs et de disposer de plus de temps, de travailler avec plus de souplesse, propose de leur offrir une alternative hors du cadre salarial... grâce à l’autoentreprise.

Une dérogation à la loi

La loi interdit à l’autoentrepreneur de retourner dans l’entreprise dans laquelle il travaillait. Instaurée autrefois pour éviter les abus, cette limitation est aujourd’hui obsolète, martèle celui qui se dit désormais observateur de la vie économique. Il milite pour instaurer une dérogation, car il faut au contraire permettre à ces indépendants d’apporter leur expérience à leur entreprise d’origine ! 

Le doublé sénior/junior

Avec un taux d’emploi des séniors (entre 55 et 64 ans) à 56,10 % et un taux d’emploi des jeunes de 32,20 %, la solution unique projetée par le créateur du régime de l’autoentreprise est simple : appareiller les deux bouts de la chaîne du travail, les séniors apportant leur expérience aux juniors.

La piste de l’apprentissage

L’État a développé l’apprentissage, à grand renfort de primes. Des 750 000 apprentis actuels, il vise à terme le million. Mais les primes, reconduites en 2023, vont cependant être réduites… Pour atteindre cet objectif du million, il faut 300 000 séniors qui vont transmettre leur savoir aux jeunes, y compris dans les études supérieures.

 Utiliser les compétences des séniors auprès des juniors via des contrats de prestation limiterait en plus les coûts pour l’Etat et pour l’entreprise, puisque les charges sociales sont acquittées par l’autoentrepreneur. 

Espérons que les propositions militantes de Mr Hervé Novelli vont être entendues car elles sont, une fois encore, simples et intelligentes !


 

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