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Entretien du président de la Fnae dans Presse Océan

Le Président de la Fédération des auto-entrepreneurs (Fnae), Grégoire Leclercq a accordé un entretien à Xavier Boussion, de Presse Océan.
 

Presse Océan : Sept ans après sa création, comment se porte le régime d'auto-entrepreneur ?

Grégoire Leclercq. « Malheureusement, c'est en légère baisse. Sur les quatre premiers mois de 2015, le nombre d'inscriptions a baissé de 17 %. On pense que cela est directement lié à la complexification que le régime a subie depuis la mise en place de la réforme Pinel, au 1er janvier ».

Qu'est-ce que cette réforme a changé ?


« Beaucoup de choses. Par rapport à la simplification qu'on a connue jusqu'en 2014, on est plutôt revenu en arrière. Ce qui constitue un frein à l'inscription, sans doute renforcé par le sentiment de défiance de beaucoup de Français à l'égard de ce régime ».

Quels sont ces freins que vous évoquez ?

« Dans le bâtiment, par exemple, c'est l'inscription obligatoire à la chambre de métiers, certes gratuite mais qui oblige à se déplacer. Mais le gros souci, c'est le stage préalable à l'installation (SPI), une véritable catastrophe. D'abord parce qu'il coûte 280 euros, ensuite parce qu'il dure cinq jours et enfin parce qu'il n'est pas adapté ».

Pas adapté, cela veut dire quoi ?

« Cela veut dire que l'on réunit dans le même stage tous les profils : des auto-entrepreneurs, des gens au régime réel et des sociétés qui ont des problématiques totalement différentes. Pour eux, c'est une vraie perte de temps ».


Les chambres de métiers ne jouent pas le jeu ?

« On constate, en gros, que 60 % des chambres ne jouent pas le jeu. À savoir qu'elles n'ont pas mis en place de stages dédiés aux auto-entrepreneurs, comme cela est pourtant prévu dans la loi. À noter que ce n'est pas le cas en Loire-Atlantique, où ce type de stage existe ».


Autre souci, la cotisation foncière des entreprises ?

« Aujourd'hui, le calcul de la CFE est basé sur des paliers de chiffre d'affaires, eux-mêmes assis sur un taux lui-même assis sur une base. C'est très compliqué, les auto-entrepreneurs ne sont pas capables de la prédire. Or, si ce régime a marché, c'est parce qu'il est facile à comprendre et très lisible. Il faudrait que ce soit pareil pour la CFE ».


Tout est donc à jeter dans la réforme Pinel ?

« Non, parce qu'elle a permis de sauver le régime des auto-entrepreneurs. Le problème, c'est que nous avons dû faire des concessions. Certaines vont dans le bon sens, comme le compte bancaire et l'assurance obligatoires, qui renforcent la sécurité de l'entrepreneur et du consommateur. Mais il y a des choses qu'on nous a imposées, comme le SPI et la CFE, qui sont autant d'obstacles à la création d'entreprise ».


Vous allez donc continuer à vous battre ?


« Le juge de paix, ce sont les chiffres de la création d'entreprise. Si on est à moins 20 % d'auto-entrepreneurs fin 2015 alors que l'économie redémarre, c'est qu'on a merdé quelque part ».

Source: 
Presse Océan

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