fbpx La FEDAE dans l'Express sur le sujet d'UBER
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La Fnae dans l'Express

Les VTC Autoentrepreneurs en question

Une centaine de chauffeurs VTC manifestaient ce lundi 16 janvier pour dénoncer l'attitude de la firme américaine Uber. Certains syndicats veulent poursuivre l'employeur devant les prud'hommes. Reste à trouver des candidats.

Les chauffeurs VTC poursuivent leur lutte contre Uber. Après des manifestations en décembre dernier destinées à alerter l'opinion publique sur "la paupérisation des chauffeurs", plusieurs syndicats* ont appelé ces derniers à se déconnecter massivement de la plateforme, ce lundi 16 janvier. Afin de maintenir la pression, ils étaient réunis place de la Bastille à Paris. Vers 16h30, plus d'une centaine de chauffeurs avait ainsi pris place autour de la Colonne de Juillet. "La préfecture dit que nous sommes 180 mais nous on pense qu'on est 3 800", plaisante Sayah Baaroun, secrétaire général de l'Unsa SCP-VTC.

Ils dénoncent la pratique tarifaire du géant américain du secteur, qui a augmenté ses tarifs en décembre dernier de 10 à 15% avant de relever de 20 à 25 % la commission prélevée sur les chauffeurs, mais pas seulement. La mobilisation a pour but "d'interpeller les candidats à la présidentielle sur "l'uberisation" du monde du travail", explique le représentant Unsa SCP-VTC.

Le syndicat entend également porter cette bataille sur le front juridique. Il souhaite engager plusieurs actions aux prud'hommes pour faire requalifier, en contrats de travail, des contrats passés entre Uber et des chauffeurs indépendants. Le récent jugement des prud'hommes en faveur d'un chauffeur VTC auto-entrepreneur a de quoi donner du baume au coeur des indépendants.

La Fnae interviewée

Tiphaine Thuillier, journaliste à l'Express, a publié cette réaction le 16/01/2017

"Le juge parisien a en effet estimé que la liberté de ce travailleur était entravé puisqu'il ne pouvait pas se constituer de clientèle propre, ni travailler pour un concurrent. "Cette décision, qui n'est pas définitive [elle est susceptible d'appel, NDLR], va dans le bon sens et donne une direction claire, analyse Grégoire Leclerq de la Fédération des auto-entrepreneur. La justice a ainsi reconnu qu'il y avait une exclusivité entre la société et l'auto-entrepreneur. Cela remet l'église au milieu du village."

Une centaine de plaignants aux prud'hommes
Mais pour Sayah Baaroun, figure emblématique de la lutte des VTC, cette jurisprudence n'est pas "suffisante". "Uber s'arrange désormais pour ne plus être coincé par l'exclusivité dans les contrats comme le précise la loi , pointe-t-il. Nous comptons bien utiliser d'autres arguments pour peser comme l'extrême dépendance dans laquelle les chauffeurs se retrouvent envers la plateforme, et montrer à quel point la domination d'Uber est grande."

L'avocat Jean-Paul Teissonnière, qui va défendre ces dossiers décrit lui aussi à l'AFP "une situation d'hyper-dépendance entre les chauffeurs et la plateforme, qui fixe les prix et ne transmet pas les coordonnées des clients". L'Unsa-VTC espère présenter une centaine de plaignants. "Être cinq, ça ne nous intéresse pas, il faut frapper plus fort, poursuit Sayah Baaroun. Mais il faut trouver des chauffeurs qui ne soient déjà plus tributaires d'Uber ou qui aient les moyens de subsister." 

Plus de responsabilité sociale

Tous les indépendants qui travaillent avec des plateformes souhaitent-ils pour autant être requalifiés comme salariés? Grégoire Leclerq estime que pour la grande majorité d'entre eux, la réponse est clairement non. "Il y a une minorité de chauffeurs qui se mobilise contre Uber. Il n'y a pas une vague de fond demandant des requalifications à tout va. La position de l'Unsa-VTC est une façon d'inscrire le rapport de force avec Uber, mais la plupart des indépendants et des auto-entrepreneurs apprécie la liberté et la flexibilité propres à ces plateformes. Il faut réfléchir à plus de responsabilité sociale", commente-t-il. 

Saluant l'article 60 de la loi Travail, qui prévoit des droits sociaux en matière de formation, de VAE (validation des acquis de l'expérience) et d'accident du travail aux chauffeurs de VTC, le représentant des auto-entrepreneurs souhaite que les choses aillent encore plus loin. "En France on a tendance à osciller entre salariat ou non-salariat de façon tout à fait binaire, il est peut-être temps d'inventer autre chose."

*Unsa-VTC, Actif-VTC, Capa-VTC et CFDT-VTC. 


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