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La Fnae dans le Monde Economie

Plus complexe, le régime d’autoentrepreneur séduit moins : Audrey Tonnelier interviewait notamment le président de la Fnae pour Le Monde Economie du 20 octobre 2015.

A sa création, en 2009, ce fut une petite révolution dans le monde de la création d’entreprise. « Le statut d’autoentrepreneur a déverrouillé la société française. On pensait que monter son entreprise était compliqué, on a découvert que cela pouvait être simple », souligne Alain Belais, directeur général de l’Agence pour la création d’entreprises. Communication, design, commerce, artisanat… Six ans après sa mise en place, un créateur sur deux a recours à ce régime, largement utilisé comme complément d’activité : un autoentrepreneur gagne en moyenne 3 000 euros par an.
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Outre sa facilité d’accès (quelques clics sur le site de l’Urssaf), c’est la flexibilité du régime qui séduit : il peut se cumuler avec du salariat, et simplifie les aspects administratifs (pas de décalage entre encaissement des factures et paiement des cotisations, pas de charges à payer si pas de revenus…).

« Maturité du régime »
« Au départ, les autoentrepreneurs créaient une activité à titre complémentaire. Aujourd’hui, ce sont de plus en plus de véritables créateurs d’entreprise qui passent par ce “petit bain” pour apprendre à nager », se réjouit François Hurel. Un tiers des autoentrepreneurs sont ainsi au plafond réglementaire (32 000 euros net par an pour les services, 82 000 euros pour le commerce), et 40 % y ont recours en tant qu’unique activité.

Mais sur les neuf premiers mois de l’année, le nombre de créations d’autoentreprises a chuté de 20,5 %, selon l’Insee. Un phénomène préoccupant pour Grégoire Leclercq, président de la Fédération des autoentrepreneurs. Il accuse la loi Pinel, entrée en vigueur le 1er janvier 2015. « Sous l’argument de pratiques anticoncurrentielles, on a imposé aux artisans et commerçants autoentrepreneurs de s’immatriculer au registre du commerce, de faire un stage [payant] de cinq jours pour apprendre la gestion… Le régime s’est nettement complexifié », déplore M. Leclercq. Avec le risque, selon lui, d’une réaugmentation du travail au noir.

M. Belais voit plutôt cette évolution comme « un signe de maturité du régime : on assiste en parallèle à une hausse sensible des entreprises plus classiques ». « On est arrivé à l’étiage, avec environ un million d’autoentrepreneurs en France », complète M. Hurel. « C’est aussi une question de crédibilité. D’abord autoentrepeneur, j’ai préféré opter pour une SAS [société par actions simplifiée] quand j’ai commencé à avoir de plus gros clients », explique Philippe Carrez, patron depuis 2011 d’Immersion Tools, spécialiste de la réalité augmentée.

M. Hurel reste convaincu des bienfaits du régime : « Il permet de penser en termes d’activité plutôt que de contrat de travail. Cela va dans le sens des réflexions actuelles sur le marché du travail. »

Source: 
Le Monde

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