Auto entrepreneur : Mélenchon en contradiction avec son discours

Publié par FNAE le mar, 27/02/2018 - 16:49

Communiqué de presse

Paris, le 26 Février 2018

“Faites ce que je dis ne faites pas ce que je fais”. Ainsi pourrait se résumer la position de Jean-Luc Mélenchon, député de la France insoumise et candidat à l’élection présidentielle, qui se livre de longue date à une critique acerbe du régime autoentrepreneur.

En 2012, il annonçait vouloir supprimer “cette arnaque de première grandeur”. Il récidivait en 2017 : « Pour l'instant, on avait l'auto-entrepreneur, qui est un auto-esclave ». « Qu’est-ce que l’auto-entrepreneur ? Le travail à la tâche. C'est ce que faisait le docker du 19e siècle quand il prenait la file pour savoir s'il aurait du travail. »

Des paroles aux actes, il y a un “gap”. En effet, selon le compte-rendu de la CNCCFP, plusieurs dizaines de membres de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon ont été payés en tant qu’auto-entrepreneurs, certains ayant perçu 28.700 euros d’honoraires, soit la quasi-totalité du plafond possible à cette date. Jean-Luc Mélenchon est ainsi le candidat qui a payé le moins de salaires : 7 949 € seulement.

Les autres candidats avaient bien entendu recours à des CDD ; pratique courante et légale dans les organisations des campagnes.

La réalité est que même chez Jean-Luc Mélenchon, le régime séduit ! Cette incohérence entre le discours et les actes doit faire réfléchir : dans une société où le coût du travail est écrasant, où le poids des charges est souvent un repoussoir à l’embauche, où le taux de chômage atteint des sommets, les solutions de souplesse, de flexibilité, de simplicité sont à privilégier

Grégoire LECLERCQ, Président de la Fnae

L’auto-entrepreneuriat n’a pas été fondé pour suppléer le salariat, même temporaire. Mais cette forme de travail répond de fait à de nombreuses situations, attentes, activités. Le simple fait que l’équipe de campagne de J.L. Mélenchon y ait recours montre que ce régime est structurellement adapté, culturellement accepté, par-delà les postures de façade.

 

-