Grève des livreurs : la FNAE ne soutiendra pas la mobilisation
Une grève des livreurs d’Uber Eats se prépare pour les 2 et 3 décembre 2023 : elle s’appuie sur la nouvelle tarification de la plateforme, accusée par certains syndicats de provoquer une forte diminution des revenus des livreurs. Engagée sur le terrain et au cœur des négociations syndicales avec les plateformes au sein de l'ARPE, la Fédération Nationale des autoentrepreneurs ne soutiendra pas la mobilisation. Explications.
La FNAE défend le régime de l'auto-entrepreneur depuis 14 ans et a toujours prôné le dialogue avec les partenaires économiques et institutionnels. Elle ne participera pas à la mobilisation des 2 et 3 décembre prochains. Elle condamne toute forme de violence, surtout quand elle s'exerce à l'encontre des livreurs eux-mêmes comme cela s’est produit récemment.
En ce qui concerne le nouveau mode de calcul, la structure affirme qu’il est en réalité plus équitable en intégrant une donnée essentielle : les temps de trajet pour aller prendre en charge la commande, auparavant non rémunérés. Ce qui devrait permettre de maintenir voire d’augmenter les revenus de la majorité des livreurs.
L'ancienne tarification était basée sur un forfait kilométrique (distance entre le restaurant et le point de livraison) et un forfait de prise en charge, quand la nouvelle tarification intègre désormais tous les temps de trajet entre le lieu où se situe le livreur lorsqu’il accepte la course et le lieu de livraison chez le client et les temps d’attente au restaurant et au point de livraison. Ainsi, une même commande (même restaurant, même client), ne sera pas rémunérée de la même manière selon que le livreur est devant le restaurant ou à 1 km, et suivant l'heure de la journée (temps d'attente au restaurant). Il est incontestable que ce changement de formule impacte négativement le revenu d’une catégorie de livreurs, en l'occurrence ceux qui ont pour habitude de stationner près des fast-foods et n’ont donc pas de temps de trajet pour rejoindre le lieu d’enlèvement du repas.
“ Nous tenons à préciser que la garantie minimale horaire, dont la FNAE est le seul syndicat signataire, doit entrer en vigueur dans les premiers jours de décembre. Dans le cas où la nouvelle tarification ferait passer le revenu horaire du livreur en dessous de 11,75 €, la garantie horaire s'appliquera”, précise Laurent HILY, négociateur FNAE au sein de l’ARPE.
La FNAE a également pour objectif, après le retour d'expérience de la garantie minimale horaire, de négocier avec les plateformes un seuil minimal de course prenant en compte le temps passé et la distance parcourue, mais également d’obtenir un accord de lutte contre les discriminations subies par les livreurs (50% des livreurs déclarent avoir déjà subi des violences verbales ou physiques).
