fbpx La FNAE contre des négociations aux allures de mascarade | FNAE
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VTC et plateformes : la FNAE dénonce la scandaleuse mascarade des dernières “négociations"

Sommaire

Une série d’accords viennent d’être signés mardi 19 décembre 2023. Le premier revalorise le prix minimal par course pour les chauffeurs VTC et a été ratifié par la FNAE

En revanche, la FNAE a catégoriquement refusé de signer les 2 autres accords, jugés contraires au statut d’indépendant, aux souhaits et aux intérêts des chauffeurs. 

Face à une scandaleuse mascarade, la FNAE va déposer son droit d’opposition à ces accords qui constituent une menace pour les conditions de travail et l’indépendance des chauffeurs. 

Revalorisation du revenu minimal par course à 9 euros 

Le premier accord a été signé par la FNAE le 19 décembre : il acte la revalorisation du prix minimum de course pour les chauffeurs VTC. Ce tarif minimal passe de 7,65 à 9 euros net chauffeur à partir du 1er février 2024

La FNAE se félicite de cet avenant qui revalorise le montant minimal défini lors de l’accord du 18 janvier 2023 même si elle regrette la fin de non-recevoir concernant sa proposition de plafond kilométrique associé à ce tarif. 

Accord sur la garantie minimale horaire : un piège pour les indépendants 

Le deuxième accord mis sur la table le 19 décembre n’a pas été signé par la FNAE. Il propose d’instaurer à partir du 1er mai 2024 une garantie minimale horaire de 30 euros par heure d’activité (lissé sur le mois), assortie d’une garantie minimale de 1 euros/km. Ces tarifs sont en réalité en dessous des seuils de rentabilité des chauffeurs i

La position des chauffeurs : c’est non !

Même si cet accord prend en compte le temps effectif de travail, de l’acceptation de la course au dépôt du client (en intégrant donc le temps d’approche et le temps de course), les chauffeurs ne veulent pas de cette garantie ! Cet accord leur apparaît comme une menace pour leur indépendance, un stratagème des plateformes pour esquiver tout risque de requalification des indépendants en salariés tout en les “tenant en laisse”. 

L’actualité récente avec les livreurs a d’ailleurs montré que Uber pouvait changer du jour au lendemain et de façon unilatérale le mode de rémunération… 

La FNAE a justement pour objectif de permettre aux indépendants de continuer à travailler de façon libre et indépendante ! D’autant que l’expérience a prouvé que le modèle économique des plateformes ne peut pas survivre sur le mode classique d’une entreprise avec des salariés…

Accord du libre choix des courses par les chauffeurs : un leurre

La FNAE s'est catégoriquement opposée au troisième accord, signé exclusivement par l'Association des VTC de France (AVF), la CFTC et l’organisation API représentée par Uber et CAOCAO. Elle dénonce cet accord dégainé le 19 décembre sans avoir été évoqué, discuté, négocié auparavant. Elle dénonce une véritable mascarade, une stratégie destinée à protéger les intérêts des plateformes au détriment de l'autonomie des chauffeurs.

Sous la liberté… la manipulation

Malgré son appellation alléchante de "libre choix des courses", il s’agit en fait d’un leurre pour duper les chauffeurs.

Explications. L’accord souligne en préambule l’importance pour les chauffeurs de conserver “leur liberté à organiser leur activité en fonction de leurs propres contraintes et de leurs aspirations” ou encore d'émettre “des préférences sur les propositions de courses qui leurs sont faites” et de “renforcer l’autonomie qu’ils exercent dans leur activité”.

Des mots qui sonnent bien mais visent uniquement à protéger les plateformes du risque de requalification en salariés des chauffeurs. 

L’expérience des chauffeurs lyonnais : édifiante!

L’accord entre API (Uber), AVF et la CFTC détaille le dispositif permettant au chauffeur “de choisir un revenu minimum par kilomètre de course à partir duquel il souhaite recevoir, par préférence, des propositions de course par la plateforme.” Or ce dispositif est déjà pratiqué par Uber à Lyon : le retour d’expérience est sans appel ! Il conduit directement à une baisse de rentabilité, à moyen terme, pour tous les chauffeurs

Le jeu biaisé des algorithmes

Les algorithmes valident de préférence les chauffeurs les moins chers, qui sont les plus intéressants évidemment pour la plateforme car ils font plus de volume de courses et coûtent moins chers. Les algorithmes privilégient les chauffeurs qui prennent les petites courses pas chères et pas rentables et valorisent les chauffeurs ayant le meilleur taux d’acceptation. Un système qui conduit inévitablement à réduire la rentabilité pour tous les chauffeurs, au détriment de leurs conditions de travail et de leurs droits ! 

Le contexte 2024 pourrait mettre le feu aux poudres

Cette détérioration risque d’être encore plus dévastatrice avec le recrutement massif de plusieurs milliers de chauffeurs prévu en 2024 : entre 3 000 et 5 000 nouveaux chauffeurs, formés et dotés de leur carte professionnelle, vont arriver sur le secteur. Ils vont logiquement prendre les courses les moins chères pour se lancer… et déséquilibrer rapidement le secteur

Ce que nous défendons 

La FNAE garde son cap : écouter la voix des travailleurs sur le terrain, les protéger en préservant l’essence même du régime qu’ils ont choisi : celui de l'indépendance.

Nous allons continuer à nous battre, pour une transparence réelle des algorithmes, pour des accords qui ne soient pas des jeux de dupes, pour une amélioration effective des conditions de travail et de rémunération des travailleurs de plateformes. 

Nous allons poursuivre sur la voie qui est la nôtre : la négociation… qui ne rime pas avec soumission!


 

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