Dans une tribune du Figaro, Alain Griset, président de l'Assemblée permanente des Chambres de Métiers (APCM) s'explique sur cinq dossiers importants pour les artisans, aux premiers desquels la pseudo concurrence des auto-entrepreneurs. Notre réponse tient dans le titre !
A la question posée "Pourquoi accusez-vous les auto-entrepreneurs de concurrence déloyale ?", il répond : "Ce que nous redoutions se confirme. Nous constatons une réelle concurrence déloyale de la part des auto-entrepreneurs. Des entreprises préfèrent travailler avec des auto-entrepreneurs plutôt que de recruter des salariés. Des auto-entrepreneurs déclarent certes des activités qu'ils exerçaient auparavant au noir. Mais ils ne déclarent qu'une petite partie de leur activité au noir. Ils proposent des tarifs inférieurs à ceux des artisans qu'ils concurrencent. Des consommateurs sont abusés par des auto-entrepreneurs qui n'ont ni les qualifications ni les compétences. Ces tromperies peuvent avoir de graves conséquences."
Il poursuit en disant :
"Les auto-entrepreneurs doivent payer leur formation. Actuellement, les auto-entrepreneurs ne cotisent pas aux organismes de financement de la formation. L'État paie à leur place. Cette situation ne peut pas durer. Le gouvernement ne peut pas vouloir, à la fois, réaliser des économies dans son budget et exonérer de cotisations toute une catégorie d'activités. Nous sommes pour une égalité de traitement total entre les travailleurs indépendants et les auto-entrepreneurs. Tout le monde doit acquitter les mêmes cotisations sociales.
J'espère que le gouvernement prendra des décisions avant la fin de l'année. Nous sommes confiants"
Les propos tenus par Monsieur Griset, élu d'importance, sont plus de nature à faire rire qu'à construire.
Si nous étions dans cette logique, nous dirions que les artisans sont tous des fraudeurs, en utilisant de façon régulière de la main-d'œuvre non salariée : on nous accuserait de discrimination ! Nous pourrions dire que les artisans font tous du travail au noir : on nous demanderait de le prouver ! Nous pourrions prétendre que leur formation est nulle et qu'ils ne savent rien faire correctement : ce serait purement idiot et inconsidéré... Nous pourrions dire que les tarifs sont d'abord fixés par la loi du marché : on nous traiterait de capitalistes...
Finalement, si nous nous comportions à l'égard des artisans comme Monsieur Griset le fait à notre égard, nous serions bien peu crédibles, et bien peu écoutés.
L'inverse semble faux...
Mais il est bon que Monsieur Griset nous amuse : notre société a tellement peu l'occasion de rire !
Grégoire Leclercq
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