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Dominique Marolleau, ancien Directeur Général d'Infogreffe, dresse pour la Fnae un bilan de l'autoentrepreneur

Sommaire

Dominique Marolleau a travaillé à FIDUCIAIRE D’AQUITAINE, un cabinet comptable, et à la Coface avant de rejoindre une SSI puis de prendre en 2001 le poste de Directeur Général d'INFOGREFFE, poste qu'il a occupé jusqu'au 01/07/2012. Il est aujourd'hui conseiller en stratégie. Il dresse pour la Fnae un bilan du régime et des prespectives à venir.
 
Quel bilan tirez-vous du régime de l’auto entrepreneur ?
 
Le régime de l’auto entrepreneur, outre son  côté novateur sur de nombreux principes (ce qui a été le point le plus significatif), est un  franc succès ! Ce statut est porteur d’espoir et d’une possibilité enfin effective de création de leur activité pour de nombreux entrepreneurs de tous types : jeunes entrepreneurs, retraités, porteurs de projets indécis, personnes en recherche d’emploi, toutes catégories de personnes désirant avoir un revenu additionnel,….. Je ne compte pas les nombreuses personnes motivées par des projets plus originaux portés par des artistes ou des créatifs, et qui n’auraient pas vu le jour sans cela ; c’est bien souvent une première étape.
 
Les chiffres de créations d’auto entreprises, entre 250 et 360 000 nouvelles par an, parlent d’eux mêmes.
 
En termes d’impact social, quels éléments en tirez-vous ?
 
Les auto-entrepreneurs, comme l’a voulu le législateur lors de la création du régime,  sont considérés comme des chefs d’entreprises à part entière, TPE ou PME, puisqu’ils ont une raison sociale, un logo, un identifiant siren ; autant d’éléments qui donnent un statut officiel.  Ce statut a prouvé que les Français ont l’esprit d’entreprise et que si on leur facilite les formalités et on simplifie leur adhésion aux régimes fiscaux et sociaux, ils n’hésitent plus à se lancer. C’est donc un très bon tremplin et une ouverture à des perspectives nouvelles pour les entrepreneurs eux-mêmes, mais aussi pour tout le tissu social dans son ensemble.
 
En termes de soutien à l’entrepreneuriat, quels éléments en tirez-vous ?
 
Les deux points les plus importants à ce niveau ont été la totale gratuité des formalités de création, ainsi que l’effectivité du paiement des charges uniquement lorsqu’un chiffre d’affaires est réalisé,  et tout ceci de manière simple et en ligne.
Ces choix, qui ont fortement contribué à la réussite du régime d’auto entrepreneur, s’ils étaient,  en partie au moins, étendus à d’autres formes de créations (toutes les entreprises individuelles au minimum), seraient un facteur démultiplicateur de la création d’entreprises.
Toutes les bonnes idées de soutien à l’entreprenariat qui ont fait leurs preuves méritent d’être étendues.
 
Pensez-vous qu’il faille apporter un soutien aux auto-entrepreneurs ? Pensez-vous au contraire qu’il faille amoindrir le dispositif ?
 
Bien entendu, il faut apporter et même renforcer le soutien aux auto-entrepreneurs. Lorsque l’on a  la chance d’avoir 800 000 entreprises actives, créatrices d’emplois et de richesses pour l’économie, aucune personne « sérieuse » ne peut les ignorer, surtout dans une époque de chômage et de crise.
Tout doit être préservé et dynamisé, bien au contraire.
Nous pouvons d’ailleurs regretter que depuis plus environ 18 mois ce statut soit un peu laissé pour compte par les pouvoirs publics.
 
Quels aménagements pensez-vous qu’il faille appliquer au régime ?
 
Les auto-entrepreneurs doivent être mieux accompagnés après la création, ce qui n’est pas prévu jusqu’à ce jour. Il faut que leurs partenaires, leurs clients, leurs fournisseurs, puissent les identifier et s’assurer de leur pérennité.
 
La création d’un registre des auto entreprises est devenue nécessaire, élargi à toutes les entreprises individuelles dans un second temps ; il doit être consultable en ligne par tous ; pour les auto-entreprises l’enregistrement dans ce registre doit rester gratuit, c’est la consultation des données par des tiers qui seraient payantes selon un tarif unique et modéré.
L’enregistrement pourrait d’ailleurs être automatisé lors de la création, à  condition qu’il n’y ait plus qu’un site unique d’enregistrement, ce qui est maintenant possible via le guichet unique de la création d’entreprises lancé en 2011 par la DGCIS.
 
Pensez-vous que ce modèle soit un modèle d’avenir ou pas ?
 
Ce modèle, simple, gratuit, efficace et surtout bien implanté, doit être conservé pour l’avenir ; sinon nous perdrions de nombreux créateurs. C’est d’ailleurs un modèle d’avenir à généraliser pour d’autres types de créations d’entreprises.
De plus les résultats sociaux, économiques et politiques seront immédiats : pourquoi s’en priver ?
 
Quels dispositifs plus généraux d’aide à l’entrepreneuriat souhaiteriez-vous voir appliqués ?
 
Il faut accélérer le développement du numérique et des déclarations en ligne en les rendant obligatoires pour tous types d’entreprises. La France a du retard en ce domaine et seule la volonté politique peut faire bouger les choses.
De même il faut permettre aux TPE/PME d’accéder gratuitement aux réseaux sociaux,  pour leur permettre d’être moins isolées et de développer leur réseau et leur activité (c’est ce que propose notamment « Smartpanda network » le premier réseau social  btob).

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