Un portrait, fouillé, des microentrepreneurs installés en Pays de la Loire a été dressé par l’Urssaf et la Chambre de commerce et d’industrie. Cette étude est basée sur les réponses de 14 031 microentrepreneurs, dont 54 % de femmes et un tiers en activité libérale.
60 % des créations sont des microentreprises
Les Pays de la Loire ont enregistré 47 000 créations d’entreprises en 2022 dont 60 % sous le régime de la microentreprise. Cette proportion reflète celle enregistrée à l’échelle nationale par l’INSEE (61 %).
Fin 2021, 97 200 micro-entrepreneurs étaient recensés en Pays de la Loire dont 75 % économiquement actifs, c’est-à-dire ayant déclaré un chiffre d’affaires positif au cours de l’année. Ce sont les microentreprises tenues par des femmes qui sont les plus nombreuses à déclarer un chiffre d’affaires (80 % contre 72 % des hommes).
C’est en Loire-Atlantique que l’autoentreprise est la plus représentée avec 44 290 immatriculations, soit 45,56 % de la totalité présente dans la région. La part des microentrepreneurs parmi les indépendants est croissante en Pays de Loire comme à l’échelle de toute la France.
Le profil des sondés
- 54 % des sondés sont des femmes, soit plus que la part des femmes microentrepreneures sur la région (44 %) et plus que celle estimée par l’Urssaf en France à 46,3 % dans une étude portant sur la place des femmes dans l’entrepreneuriat ;
- 59 % des sondés sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, 25 % sont issus de grandes écoles ou de bac+5 et 7 %sont sans diplômes ;
- l’âge moyen est de 41,8 an, donc très proche de la moyenne nationale à 42 ans pour 2021.
Leur situation à la création de la microentreprise
- 53 % des micro-entrepreneurs étaient déjà en activité lorsqu’ils ont créé leur autoentreprise (en majorité salariés) ;
- un tiers (34 %) n’exerçait aucune activité au démarrage de l’entreprise ;
- 7 % étaient retraités ;
- et 4 % étudiants.
Leurs secteurs d’activité
- un bon tiers des microentreprises appartiennent au secteur libéral (et les ⅔ sont tenues par des femmes) ;
- 22 % dans l’artisanat ;
- 19 % dans les commerces et les services aux particuliers.
Une activité exclusive ou complémentaire ?
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leur microentreprise est source de revenu principal pour 54 % des sondés :
- 91 % l’exercent de façon permanente (surtout dans le BTP, l’artisanat, les professions libérales, le commerce et les SAP) ;
- 25 % de façon ponctuelle.
- les revenus sont issus de la polyactivité pour 46 % des autoentrepreneurs sondés
À comparer avec les chiffres Urssaf à fin 2021, qui donnent près de 23 % des auto-entrepreneurs cumulant leur activité individuelle avec un emploi salarié dans le privé.
Leurs motivations
Les réponses des sondés donnent :
- créer et être son propre patron, l’indépendance 52 % ;
- vivre de sa passion 25 % ;
- obtenir un complément de revenu ou de pension de retraite : 24 % des réponses. Comment travaillent les microentrepreneurs en Pays de Loire ?
Le temps consacré à l’entreprise
- 24 % des sondés travaillent plus de 35 heures par semaine (dont 42 % en principale source de revenus) ;
- 36 % travaillent moins de 10 heures hebdomadaires (dont 67 % en source de revenus complémentaires).
Les secteurs où les autoentrepreneurs travaillent le plus longtemps
- BTP ;
- restauration ;
- tourisme ;
- artisanat.
Où travaillent les microentrepreneurs ?
- 47 % travaillent à domicile ;
- un tiers n’a pas d’implantation professionnelle fixe (activité non sédentaire ou exercée chez le client).
Les canaux utilisés pour développer la clientèle,
- le bouche-à-oreille pour 88 % ;
- réseaux sociaux (49 %) dont FB (82 %), Instagram (58 %) et LinkedIn (44 %) ;
- site internet (40 %).
- 37 % des micro-entrepreneurs utilisent des supports plus classiques de type affiches, flyers, petites annonces, évènements…
Plateformes numériques
Le recours aux plateformes numériques concerne seulement 11 % des autoentrepreneurs, et principalement les coursiers à vélo 64 % et les hébergements de tourisme 44 %
Un chiffre d’affaires moyen plutôt bas
Un CA moindre que la moyenne française
Les données en Pays de Loire montrent un chiffre d’affaires moyen pour 2021 de :
- 13 572 € par an, soit 3 393 € par trimestre et 1 131 € par mois.
Soit nettement moins que la moyenne nationale évaluée par l’INSEE en 2021 à :
- 18 824 € par an, soit 4 706 euros par trimestre et 1568,67 € par mois.
Des réalités multiples
Ce chiffre d’affaires annuel moyen en 2021 reflète des réalités disparates :
- près de la moitié des microentrepreneurs ont un chiffre d'affaires inférieur à 10 000 € ;
- 1 quart des autoentrepreneurs ont un CA inférieur à 3000 euros ;
- 5 % dépassent les 50 000 euros.
Le contexte d’après-covid
L’Urssaf Caisse Nationale relève pour 2021 une évolution positive du chiffre d’affaires global dans toutes les régions métropolitaines, avec pour les Pays de la Loire un score à + 26,7 % qui situe la région dans les 5 premières du classement. Cette croissance s’explique largement par la sortie de crise sanitaire, qui avait fortement impacté l’activité.
En 2021, d’après le Stat'UR n° 351 édité par l’Urssaf, les revenus des auto-entrepreneurs auraient en fait rattrapé leur niveau moyen d’avant la crise sanitaire.
Secteurs d’activité et rémunération
Activités les plus rémunératrices
- activités juridiques : 33 000 € de CA moyen annuel ;
- activités immobilières : 24 300 € de CA moyen annuel ;
- BTP : 24 000 € de CA moyen annuel.
Activités les moins rémunératrices
- activités sportives : 8 000 € de CA moyen annuel ;
- arts spectacles et autres activités récréatives : 7 800 € de CA moyen annuel ;
- activités de poste et courrier (livraison à domicile, portage repas…) : 3 000 € de CA moyen annuel.
Le moral des autoentrepreneurs
L’étude a aussi cherché à évaluer le moral et les projections des microentrepreneurs pour leur avenir proche.
Un très bon niveau de satisfaction
- 9 sondés sur 10 se déclarent satisfaits et même ⅓ se dit très satisfait sur la base de plusieurs critères (relationnel, autonomie, équilibre vie privée/vie professionnelle….) ;
- 36 % des sondés se disent insatisfaits : en cause, des revenus trop bas.
Le sondage réalisé par Blank sur le moral des autoentrepreneurs chiffrait le taux de satisfaction à 80 %.
Les principales difficultés rencontrées
- constituer sa clientèle pour 35 % ;
- l’aspect commercial et la concurrence pour 23 % des sondés ;
Quelles projections sur l’avenir ?
Les autoentrepreneurs sondés projettent sur les 12 mois à venir :
- de poursuivre leur activité pour 42 % des sondés ;
- de développer leur activité pour 39 % ;
- 7 % envisagent de changer de régime ;
- 37 % envisagent de suivre une formation, de nature technique pour la grande majorité, et surtout chez ceux sans activité au démarrage et en libéral.
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