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Enquête post-Covid: les besoins des auto-entrepreneurs à la loupe

Sommaire

Le Covid n'a pas tué l'auto-entreprise

Le monde a basculé mi-mars pour les auto-entrepreneurs, les travailleurs indépendants. Oubliés un premier temps des mesures - aide du fonds de solidarité, indemnités journalières garde d'enfants -, ils ont tenté de survivre pendant le confinement. La FNAE s'est battue sur tous les fronts pour préserver au mieux les auto-entrepreneurs pendant le confinement. Et à sa sortie, il a fallu chercher et trouver les modèles inédits de travail.

Mais à l'heure où les milliards sont posés sur la table pour les grandes entreprises (qui licencient), quel est l'avenir pour les travailleurs indépendants dans cette économie malade? 

Tous les indicateurs sont au rouge. Notre enquête en mai sur vos perspectives a généré 1650 réponses. Et la FNAE n'est pas seule à réclamer des mesures d'urgence... Les départements croulent sous les demandes de RSA.

"Avec l'arrêt brutal du fonds de solidarité pour les indépendants, on lâche les gens au milieu du guet!" s'exclame ce 18 juin Grégoire Leclercq, le président de la FNAE, dans les colonnes du Figaro.

On lâche les gens au milieu du guet!
Grégoire Leclercq, président FNAE

Le fonds de solidarité continue, pour certains seulement

Comment réaliser du chiffre d'affaires lorsque tous les salons et regroupements de l'été sont annulés, lorsqu'il est difficile de vendre sur les marchés? Oui, les professionnels de l'événementiel, l’hôtellerie, la restauration, les cafés, le tourisme, le sport et la culture bénéficient jusqu'à la fin de l'année du fonds national de solidarité. Et heureusement! Mais les autres?

Les autres, ce sont vous tous qui témoignez sur notre page Facebook. Vous êtes artisan-es, psychologues, formateur-rices, sophrologues, coachs, couturier.ères, photographes, pet-sitters, masseur.seuses, conseiller.ères en image...

Passage par la case RSA pour les auto-entrepreneurs

Tous, vous déplorez la baisse des prestations sociales pour les indépendants. La prime d'activité saute (chiffre d'affaires en berne), les droits ne sont pas reconnus par la CAF, l'ouverture des droits au chômage est impossible (à cause de la nécessité de travail six mois d'affilée), les allocations chômage se terminent... Allocataires ou non-allocataires de la CAF, vous avez une seule case à cocher: celle du RSA, dont le montant socle est 564,78 euros/mois pour une personne seule.

Ainsi, l'ADF (Assemblée des départements de France) tire le signal d'alarme dans son communiqué de presse du 25 mai 2020: "Concernant les dépenses, la principale augmentation anticipée est relative au financement du RSA, qui ont représenté plus de 11,1 Md€ en 2019." Et les départements attendent une vague "d'inscriptions au RSA d'autoentrepreneurs coulés par la crise", enchérit le Figaro dans son article.

Vous espérez des mesures qui perdurent, qui vous aident à tenir.

Résultats de la 3e enquête de la FNAE - vos besoins 

Vous avez été 1650 à répondre à notre troisième enquête réalisée du 6 au 31 mai 2020. Vos réponses ci-après sont particulièrement significatives dans le contexte de cette reprise très difficile puisqu'elles expriment vos réels besoins d'aide.

De quelles aides avez-vous bénéficié?

Trois types d'aides ont été principalement demandées de mi-mars à mai.

  • 79% d'entre vous ont eu besoin du fonds national de solidarité (1500 euros au maximum), ce qui signifie que votre chiffre d'affaires s'est effondré.
  • 19,5% ont demandé des délais de paiement à l'Urssaf, et vous avez été près de 18% à solliciter l'aide financière de l'Action sociale.
  • 9,5% sont passés par les indemnités journalières pour garde d'enfants. 

Quelles aides reçues en mai 2020 sont indispensables jusqu'en septembre?

Vos attentes en matière d'aide expriment la vraie préoccupation: comment faire sans revenus, dans la perspective d'une lente reprise?

  Aides reçues en mai
(%)
Aides attendues
(%)
Fonds national de solidarité (FNS) 77,8 85,1
Délais de paiement auprès de l'Urssaf 19,5 19,5
Aide financière exceptionnelle de l'Action sociale 17,8 24
Indemnités journalières pour garde d'enfants 9,5 9,1
Modulation du taux de prélèvement 1,1 2,1
Report de loyers de baux commerciaux 3,3 2,9
Allongement indemnités chômage 1,9 3,8
Aide financière de la banque 1,8 3,8
Accompagnement par l'ADIE 0,7 1,8
Aucune aide 14,5 9,9

Les deux aides de l'Etat les plus attendues par les auto-entrepreneurs - les 1500 euros max. du FNS et l'allongement des indemnités chômage - sont supprimées.

Pourtant, selon notre enquête, les auto-entrepreneurs sont 62% à estimer avoir besoin des aides de l'Etat jusqu'en septembre 2020. Eh oui, comment passer l'été lorsque nombre d'activités sont en berne ?

Les aides futures... pas pour tout le monde

Deux poids, deux mesures puisque les entreprises peuvent toujours faire valoir leurs besoins de chômage partiel, avec la prise en charge par l'Etat de 85% en juin (après 100% de mars à mai), puis 60% à partir de juillet. Les entreprises les plus fragilisées feront appel à l'activité partielle de longue durée (au plus 40% pendant deux ans).

Quel pourcentage de votre activité pensez-vous reprendre à l'été 2020 ?

Tous secteurs confondus, l'été 2020 paraît bien morne pour les auto-entrepreneurs. Même si certains ont des perspectives de reprise encourageantes.

Par rapport à l'été 2019, quelle est votre estimation de reprise en juillet et août 2020?

Reprise de... Juillet => août
0% 17,1 19,6
10% 21,3 18,9
20% 11,4 10,9
30% 11,8 9,1
40% 6,9 6,6
50% 13,3 12,6
60% 4,0 4,5
70% 3,0 4,2
80% 3,2 3,4
90% 1,3 1,7
100% 6,6 8,6

A quel chiffre d'affaires vous attendez-vous à l'été 2020?

Le chiffre d'affaires mensuel moyen varie habituellement selon le secteur d'activité. Dans cette période de crise, certains secteurs sont-ils plus impactés? Très certainement. Les auto-entrepreneurs s'attendent-ils à subir une baisse constante de leur CA à l'été 2020? Espèrent-ils une reprise?

Vos réponses à notre enquête parlent d'elles-mêmes.

Les chiffres d'affaires passés et à venir relevés dans notre enquête partent d'une moyenne mensuelle différente selon le secteur. 

Ainsi, le CA mensuel moyen baisse de façon vertigineuse dans tous les secteurs :

  • services à la personne, 1878 euros (juin 2019), 1953 (août 2019)... 842 (juin 2019), 930 (août 2020)
  • santé & social, 2226 euros (juin 2019), 1278 (août 2019)... 875 (juin 2019), 657 (août 2020)
  • arts graphiques, 2746 euros (juin 2019), 2049 (août 2019)... 615 (juin 2019), 918 (août 2020)
  • formation, 3262 euros (juin 2019), 1399 (août 2019)... 1427 (juin 2019), 386 (août 2020)
  • services aux entreprises & conseils, 4607 euros (juin 2019), 1952 (août 2019)... 1006 (juin 2019), 1093 (août 2020).

En mai, près de la moitié des créations sont des auto-entreprises

Les besoins des auto-entrepreneurs sont loin d'être seulement dans la demande. Ils sont toujours dans l'offre puisque, statistiques Insee à l'appui, les créations rebondissent dans tous les secteurs en mai 2020.

Par rapport à 2019, la baisse est bien sûr marquée sur les premiers mois 2020. En glissement annuel sur 3 mois, on observe pour

  • les entreprises individuelles classiques : -33,5%
  • les micro-entrepreneurs: -26,9%.

De janvier à mai 2020, l'engouement pour le régime de l'auto-entreprise est toujours vif puisque le nombre de créations s'élève à

  • 137 410 en micro-entreprises
  • 78 100 en entreprises individuelles classiques.

Eh oui, le covid ne nous a pas tuer!

Notre enquête en images

Retrouvez tous les éléments du sondage et vos réponses dans notre infographie (tous droits réservés).

 

 

 

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